Comment suivre la Route 66 ?
Déclassée en 1985, la Route 66 n'existe officiellement plus. Ce terme désigne aujourd'hui un « itinéraire touristique » qui emprunte des routes existantes qui portent généralement un autre nom – même si quelques localités continuent à l'appeler « 66 » ou « Historic 66 » officiellement. Il arrive parfois que la route n'existe plus et que la seule alternative pour relier la prochaine localité soit l'autoroute Interstate.
La route originelle est plutôt bien préservée, entretenue et toujours praticable sur 85% de son tracé (en cumulant les segments isolés, pas de façon continue) ; ou parce-qu'elle constitue encore un axe de communication important pour la localité qu'elle traverse, ou parce que la région a saisi la manne touristique que la route continue à générer et joue sur la nostalgie du tracé.
Mais il faut avouer que la Route 66 demeure difficile à suivre, saucissonnée en une multitude d'alignements successifs depuis 1926 et, aujourd'hui, entrecoupée de nombreux segments d'Interstate. Parfois, elle n'est – presque – plus carrossable. D'autres fois, elle finit en cul-de-sac ou n'est alors simplement plus praticable, fermée à toute circulation automobile.
Il arrive ainsi que de tels segments déclassés soient transformés en pistes cyclables ou sentiers pédestres avec parfois de petits monuments en l'honneur de la « Mother Road ». On aime tout particulièrement celui de Towanda en Illinois, qui, au fil d'une jolie balade sur la Route fermée à la circulation, disperse de petits postes d'informations sur chacun des huit États traversés. Plusieurs curiosités aux abords du tracé sont décrites, dont le tristement célèbre « Dead Man's Curve », le Virage de l'Homme Mort, dont l'intitulé se passe de commentaires... (Voir « Route 66 : une route meurtrière »)
Astuces pour suivre la Route 66
Essayez de suivre le tracé du chemin de fer. Ça ne marche pas dans tous les cas de figure mais en général, la Route 66 suivait le tracé du rail pour une raison très simple : l'itinéraire était déjà tracé. Il faut garder en tête qu'en 1926, lorsque le gouvernement fédéral avalise le plan d'autoroutes qui verra naître la 66, le centre des États-Unis est hostile : climat, montagnes, désert, lacs et rivières. En suivant le tracé du chemin de fer, les ingénieurs de la 66 ont évité de coûteux chantiers de génie civil supplémentaires. C'est pour cette même raison que l'autoroute Interstate continue à suivre, aujourd'hui, l'itinéraire de la Route 66 sur une majorité de son tracé.
A défaut de connaître les segments très précis de la 66, visez généralement la prochaine localité sur la route. Il y a de fortes chances pour que le GPS vous propose de suivre la Route 66 (vous pouvez aussi tenter seul, avec une carte, de chercher l'alternative à l'Interstate). On peut aussi désactiver l'option « autoroutes » du GPS et le forcer à emprunter les routes secondaires ; dans la plupart des cas, il vous conduira spontanément sur la 66 (lorsqu'elle existe).
La signalisation
La « succession de tronçons » qui compose désormais la Route 66 est classée « Route historique » et signalée comme telle aux abords des anciens tracés, sur un panneau généralement brun « Historic Route 66 » de la même couleur que les réserves naturelles ou les sites historiques. Il arrive parfois que la signalisation de la 66 soit directement peinte sur le bitume de la route (ça évite les vols...).
Les divers alignements de la Route 66
Sans carte ni guide voyage, il sera difficile de suivre intuitivement « LA » 66, tant son tracé a varié au fil des décennies. Au fur et à mesure des modifications, les anciens tracés ont tout simplement été abandonnés tels quels et livrés à la végétation. On peut ainsi croiser des tronçons fantomatiques du tout premier alignement antérieur à 1925 dont les extrémités sont barrées d'un panneau « Road ends » (Fin de la route). Parfois, comme à Narcissa en Oklahoma, les téméraires voyageurs peuvent encore emprunter le premier alignement du tracé transcontinental datant de 1922 mais attention, c'est sportif !
Les panneaux des associations précisent parfois les années durant laquelle la route empruntait le tracé (1926-1930, 1930-1940, etc.) ou plus génériquement s'il s'agit d'un « old alignement » en opposition à l'itinéraire plus contemporain (dès les années 50).
On vous conseille de vous concentrer sur les tracés les plus récents en vous autorisant quelques incursions sur les plus vieux alignements pour quelques curiosités-clés. En effet, les derniers tronçons que la Route empruntait sont aujourd'hui mieux signalés et surtout plus praticables alors que certains segments des plus anciens alignements ne sont même plus pavés ou goudronnés et les attractions à leurs abords deviennent extrêmement rares.